Église Saint-André d'Antrain

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Église Saint-André d'Antrain
La façade de l'édifice
La façade de l'édifice
Présentation
Culte catholique
Type église paroissiale
Style dominant roman
Protection Logo monument historique Inscrit MH (2023)
Géographie
Pays Drapeau de la France France
Région Bretagne
Département Ille-et-Vilaine
Ville Antrain
Coordonnées 48° 27′ 41″ nord, 1° 29′ 09″ ouest
Géolocalisation sur la carte : Ille-et-Vilaine
(Voir situation sur carte : Ille-et-Vilaine)
Église Saint-André d'Antrain
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Église Saint-André d'Antrain

L'église Saint-André est l'église catholique de la ville d'Antrain (Ille-et-Vilaine). Elle dépend de l'archidiocèse de Rennes et elle est dédiée à l'apôtre saint André. Par delà les destructions, agrandissements et restaurations qui l'ont affectée, l'église Saint-André d'Antrain constitue l'un des édifices romans les mieux conservés de l'archidiocèse de Rennes. Si la demande de classement du bâtiment en date du est restée lettre morte, Saint-André d'Antrain n'en représente pas moins un édifice de transition des plus intéressants, mêlant décor roman et éléments architecturaux novateurs, annonciateurs de la diffusion du style gothique en Bretagne[1].

Historique[modifier | modifier le code]

Au cours de la seconde moitié du XIe siècle et au début du XIIe siècle, l'église d'Antrain fut donnée par ses propriétaires laïcs aux abbayes de Saint-Florent en Anjou et de Marmoutier en Touraine. L'application des directives de la réforme grégorienne, et particulièrement l'interdiction de se livrer à la simonie, semblent être allées de pair avec la reconstruction générale de l'édifice et sa restitution aux autorités ecclésiastiques. Celui-ci passa à l'évêque de Rennes au tournant du XIIe siècle, Herbert et son successeur, Pierre de Dinan, mettant fin au partage compliqué du patronage exercé par des abbayes étrangères au diocèse et au duché de Bretagne[2].

L'église Saint-André, à l'exception des deux bâtiments plus récents adossés aux murs nord de la nef et du chœur, fait l'objet d'une inscription au titre des Monuments historiques par arrêté du [3].

Architecture[modifier | modifier le code]

Extérieur[modifier | modifier le code]

La structure romane de l'église Saint-André reste grandement lisible par delà les travaux qui l'ont affectée aux XVIe, XVIIe et XIXe siècles : plan en croix latine avec clocher médian, la courte nef, unique, ouvrant sur un transept largement débordant où viennent se greffer une absidiole romane au nord et un chœur de l'époque moderne, réalisé dans un style gothique tardif.

Parmi les éléments architecturaux romans, il convient de noter les deux portails ornant les parois occidentale et méridionale de la nef. Pareillement, les petites ouvertures, en meurtrières, percées dans les murs épais de l'édifice et les puissants contreforts qui les épaulent témoignent de son antiquité.

Le chœur, de forme pentagonale, a été reconstruit au XVIe siècle. Il est accosté d'une sacristie datant du XVIIIe siècle qui a remplacé l'absidiole sud romane. L'édification d'une chapelle au nord, au siècle suivant, a masqué l'absidiole septentrionale, parachevant la destruction de l'équilibre du chevet roman originellement tripartite. Enfin, la croisée du transept a été coiffée d'un lourd clocher classique en 1779, couronné d'un toit à l'impériale [4].

Intérieur[modifier | modifier le code]

La nef de l'église a été restaurée en 1542 comme le prouve une des sablières de sa voûte lambrissée. Le mur nord est aveugle et l'éclairage, primitivement restreint, est assuré par la fenêtre ogivale de la façade occidentale ainsi que par une fenêtre plein-cintre percée à l'époque moderne dans le mur gouttereau méridional.

La croisée du transept constitue indubitablement l'élément architectural le plus intéressant de l'édifice. Quatre piliers fasciculés à sept colonnes portent le lourd clocher médian. Les arcades sont légèrement brisées et le carré du transept est couvert d'une voûte domicale d'inspiration angevine constituant l'une des premières manifestations du style gothique en Bretagne[5]. Pas moins de vingt-huit chapiteaux d'esprit roman ornent cette partie de l'église. Avec les quatre autres placés à l'entrée des absidioles, ils proposent un décor de volutes, de boules, de végétaux, de masques ou géométrique, taillé dans le granite. Ainsi s'opère une heureuse combinaison d'un répertoire sculpté roman avec des éléments architectoniques gothiques (arcades ogivales et voûtes d'ogives bombées), faisant de l'église d'Antrain un édifice de transition[1].



Il convient enfin d'apprécier le voûtement en cul-de-four de l'absidiole nord, appareillée de pierre, alors que le chœur, édifié dans un style gothique tardif, quelque quatre siècles plus tard, recourt à une voûte lambrissée.

Mobilier[modifier | modifier le code]

Maître-autel de l'église Saint-André
L'orgue Debierre datant de 1893.

Si l'église Saint-André n'a pu faire l'objet d'une mesure de classement, elle conserve néanmoins des objets mobiliers et de l'orfèvrerie de qualité.

Cet instrument comporte :

  • deux claviers manuels transpositeurs de 56 notes et un pédalier non transpositeur de 30 notes,
  • 10 registres pour 9 jeux réels,
  • une transmission mécanique.
I Grand-Orgue Ut1-Sol5
Bourdon 16′ (basses)
Bourdon 16′ (dessus)
Flûte harmonique 8'
Prestant 4'
II Récit Ut1-Sol5
Bourdon 8′
Gambe 8'
Voix céleste 8′
Plein-jeu 2-5 rangs
Trompette 8′
Basson-Hautbois 8'
Pédale Ut1-Fa3
En tirasses
Tirasses
Récit, Grand-Orgue
Copula
II/I, II/I 4', Appel et retrait Anches, Trémolo

Cet orgue est entièrement expressif (par bascule) et la coupure du Bourdon du Grand-Orgue s'opère entre FA2 et FA#2.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Anne Autissier, La sculpture romane en Bretagne. XIe – XIIe siècles., Presses universitaires de Rennes, Collection "Art et société", Rennes, 2005, 380p., (ISBN 2-7535-0066-5), pp. 251-252.
  2. Chanoine Amédée Guillotin de Corson, Pouillé historique de l'archevêché de Rennes, Rennes, Fougeray et Paris, René Haton, 1880-1886, 6 vol. in-8° br., couv. impr. (disponible sur Gallica).
  3. « Église Saint-André », notice no PA35000095, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  4. Paul Banéat, Le Département d'Ille-et-Vilaine, Éditions Librairie moderne J. Larcher, Rennes, 1928, Réédition Éditions régionales de l'Ouest, Mayenne, 1994, 4 tomes, (ISBN 2-85554-067-4).
  5. Philippe Bonnet et Jean-Jacques Rioult, Bretagne gothique, Éditions Picard, Paris, septembre 2010, 485p., (ISBN 978-2-7084-0883-8), pp.34-35.
  6. Notice no PM35000010, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture
  7. Sabine Morvézen (dir.), Orgues en Ille-et-Vilaine. Inventaire national des orgues., Presses universitaires de Rennes, Rennes, 2006, 358p., (ISBN 2-7535-0153-X), pp.84-85.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Collectif, Le Patrimoine des Communes d'Ille-et-Vilaine, Éditions Flohic, Paris, , 2 tomes, (ISBN 2-84234-072-8).

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :